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VOISINAGE
par TOPHER d;-)



          Dans un quartier des cheminots, là où vivait une majorité de nos anciens. Lieu en apparence paisible, calme et serein, une histoire tragique se préparait.
          Mais qui aurait imaginé que parmi toutes ces personnes au bord du trépas, une d'entre elle, peut être votre grand-mère ! Une femme d'un grand âge, cache en elle ...une âme démoniaque.

        Au numéro 999 avenus des coquelicots vivait une femme de 73 ans. Elle savait envoûter du petit innocent au grand méchant. Le plus manifeste des malins avait bien choisi son enveloppe. Elle était peu aimée dans le quartier, car depuis quelle avait eu par jalousie une crise de démence, plus personne ne lui adressait la parole.
Tout ce qui chez cette vieille semblaient être de drôles d'habitudes, se révéla en fait un danger considérable pour son entourage.

          Vous ne connaissez peut-être pas mon frère jumeau ? ...
Il se nomme Joshua. Ce jeune homme intelligent est des plus respectes dans la ville de par sa tendresse, sa gentillesse et sa patience avec les personnes dans le besoin et les animaux blessés. Il n'y avait d'homme à qui on aurait beaucoup plus à rendre qu'à cet innocent là.
          C'est par un de ces beaux jours d'hiver où les rayons solaires vous caressent d'étrange façon, mais qui ne peuvent percer le vent glacial qui s'est déposé ce matin là sur la ville de Brunston qu'à elle seule, cette vieille a précipité notre cité dans le plus profond des désarrois... Ce jour là fut à jamais comme le pire de toute ma vie !
Il était environ 7 heures du matin, notre voisine mitoyenne apparaît à mes yeux. Etrange comme à son habitude, elle était coiffée d'un foulard blanc, elle avait sur le nez ses inséparables lunettes de ski rose bonbon, elle portait un long manteau bordeaux, elle était chaussée comme toujours de chaussettes de tennis et de bottillons gris. Elle tenait dans ses mains un seau d'eau qui me paraissait assez lourd, son regard froid et cru me troublait. Cela me semblait une chose insignifiante : elle reproduisait la même scène chaque jour, nous savions déjà qu'elle avait l'intention, une fois de plus de le déverser sur la chaussée glacée. Une fois ce geste accompli, elle s'en retourne dans son logis...Ce jour était important pour mon frère qui devait se qualifier dans l'après-midi, pour le Tour de France annuel. Il décida à 8 heures de partir s'entraîner dans le quartier, je n'aurai pas moi-même imaginé que cela pouvait arriver là.

          J'admirais beaucoup Joshua qui se donne pleinement à sa passion, c'est ce qui l'a propulsé de nombreuses fois au rang des numéros un. IL passait avec une telle rapidité dans notre rue. Je fus l'un des seuls acteurs de cette action. Mon frère, tel un vaillant chevalier sur son deux roues, galopait à fière allure sur la surface goudronnée. Une fois passé le croisement, j'attendis impatiemment qu'il réapparaisse de l'autre côté de la rue, de ma fenêtre de ma chambre d'où je l'observais, je pouvais voir ma rue et deux croisements. Quand il refit son apparition, je décidais d'entrouvrir ma fenêtre afin de crier pour l'encourager...A peine j'eus commencé qu'il se retourna vers moi pour me saluer, mais arrivant prés de la flaque d'eau qui s'était verglacée depuis, il dérapa et là...se fit renverser par une voiture qui déboucha du croisement. Affolé je descendis me précipitant sur la route où déjà de nombreux voisins s'étaient regroupés. Il restait inerte sur la chaussée. Notre voisin d'en face appela les secours qui arrivèrent peu de temps après. Ils le mirent sur une civière et le transportèrent dans l'ambulance. Mes parents n'étant pas à la maison, je décidais de les appeler, ainsi que Sylvania qui était sa fiancée, car le lendemain était le jour leur mariage et je devais être le témoin de mon frère. Une fois dans le véhicule, je le regardais sur ce qui pourrait bien être son lit de mort et je me remémore tous les bons moments passés ensemble. Je tentais à plusieurs reprises de le faire réagir, mais il n'y avait aucune réponse. Je restais pétrifié, là à côté de ce corps qui semblait être dépourvu du moindre souffle de vie, mais son cœur battait faiblement. Des larmes glissaient sur mes joues, rien ne pouvait les retenir plus longtemps. Pourquoi sa faiblesse cardiaque me faisait mal, que mon cœur semblait vouloir s'arrêter.
Nous arrivâmes à l'hôpital, là, où nos parents et sa petite amie nous y attendaient. Sylvania est une jeune femme blonde aux yeux bleus,et au doux sourire. Une fille sans prétention qui avait su conquérir l'homme endurci, qu'était mon frère du haut de ses 20 ans. Nous attendîmes plusieurs jours qu'il se réveilla rien ne changeait son corps paraissait pétrifié d'une douleur atroce. Son mariage du 14 février fut annulé...

          Avril avait déjà pointé le bout du nez enfin dégelé, je ne savais si c'était le son des cloches en ce jour de pâques ou l'amour qu'on lui témoignait mais Joshua eut comme un reflex à notre présence ce matin là. Il commença à se lever et soudain son corps devint incontrôlable. Ce n'était pas une lueur d'espoir comme nous le pensâmes, c'était seulement le début de ce que les docteurs nommaient «la montée, lente, jusqu'au gouffre des fosses religieuses». Ce lit sur lequel il semblait dormir profondément devenait à mes yeux un macabre cercueil.

          J'avais perdu l'usage de la parole, cette culpabilité qui m'avait envahie au plus profond de mon âme, m'avait privé de voix et de joie d'être. Mes raisons de vivre étaient basées sur le désir de revoir mon frère un beau matin, tel un cauchemar enfin terminé. Un beau matin, ma voisine sortit de chez elle, comme à son habitude et déversa sur toute la chaussée le seau qu'elle tenait à la main. Elle entra dans son logis, un sourire mauvais aux lèvres. La vieille dame ressortit peu à après avec un sac à l'épaule, elle devait se rendre en ville. Au bout d'environ deux heures, la femme revint le sac chargé de nourriture et autres articles achetés. Elle avançait lentement, croulant sous le poids des courses. Cette dernière approchait de sa maison quand elle sentit son pied glisser sur le sol, elle venait de marcher sur la flaque d'eau gelée qu'elle avait elle-même créée. Son sac roula sur le sol, et le corps de la femme s'écroula sur la route, sans aucun signe de vie. La voisine était allongée inerte parmi ses marchandises éparpillées autour d'elle.
         
Une minute plus tard, le téléphone retentit dans la maison. Je pensais à le laisser sonner mais je le décrochais quand même. Une voix inconnue m'informa qu'un miracle venait de se produire et qu'il fallait absolument que je me rende à l'hôpital. Je m'y rendis avec une foule de questions dans la tête. Je compris en pénétrant dans le couloir habituellement silencieux que le miracle venait de la chambre de mon frère.
Heureux, je me précipitai dans la pièce pour voir le spectacle incroyable mais réel : mon frère me souriait. Je fondis en larme, je ne pouvais plus m'arrêter, l'émotion, la joie était trop intense. Je m'entendis crier «Joshua c'est toi quel miracle !», il me fallut longtemps pour réaliser que la guérison de mon frère était bien réelle, qu'il allait pouvoir rentrer chez-nous et que le cauchemar, qui a duré 13 mois était enfin fini pour de bon.


TOPHER

LIVRE DOR



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